D'Iraty à La Pierre St Martin
1000 mètres de dénivelé le 1er jour et 900 le deuxième
7 heures de marche par jour sans compter les arrêts
Itinéraire :
Jour 1: on suit une piste au départ de la station
d’Iraty, puis un sentier à flanc qui permet d’accéder à la crête de
Milligaté d’où l’on descend au col de Tharta. De là, on
gravit une crête herbeuse jusqu’au sommet du Zazpignagn. Un petit
passage de descente délicat avant de prendre pied sur la crête
frontière qui conduit au pic d’Orhy. On rejoint le col de Larrau, puis
la ligne de crêtes jusqu'au Gaztarrigagnan, que l’on contourne par le
sud. La descente sur la cabane d’Ardané s’effectue hors
sentier dans des pentes herbeuses avant de rejoindre la piste.
Jour 2 : de la cabane, on s’élève sud est dans un vallon herbeux pour
atteindre le col d’Uthu. On passe sur le flanc sud du Chardékagagna,
pour aller au port de Bellay et là on passe versant français afin
d’éviter des barres côté espagnol ; on retrouve la frontière au port de
Bimbaléta, d’où l’on descend toutes crêtes vers le port d’Ourdayté. Le
sentier passe côté espagnol et rejoint après le refuge Belagua la route
goudronnée, que nous sommes obligés de suivre (à quelques lacets près)
jusqu’au col de la Pierre saint Martin. On passe ensuite à travers les
pistes de ski pour arriver à la station.
Descriptif :
Jour 1 : Nous partons en deux groupes :
une amie a accepté de conduire les 4 fillettes et Christiane jusqu’au
bout d’une piste qui va leur permettre d’arriver rapidement au col de
Thartako, où nous les rejoindrons. Cela leur permettra ainsi
d’économiser environ une heure et demie de marche.
Le groupe des marcheurs démarre à pied à
7 heures, d’abord sur les pistes de la station de ski nordique, puis à
travers les estives ; nous sommes dans une montagne encore très
vivante, et nous passons près de plusieurs troupeaux. Le chemin devient
ensuite plus étroit et nous restons à flanc avant d’atteindre la crête
de Milligaté. Nous retrouvons comme prévu le reste du groupe
et commençons la montée vers le sommet du Zazpignagn. Il faut monter
pleine pente, dans une prairie raide. Nous allons de palombière en
palombière, elles sont même numérotées.
Les enfants marchent bien, à l’exception
de notre benjamine, Capucine , qu’il faut porter tant que la pente
reste raide ; ensuite, elle marche en me donnant la main, et nous
arrivons ainsi jusqu’au petit passage en descente un peu délicat qui
permet d’éviter à cet endroit la ligne de crêtes. Nous commençons par
faire passer tous les sacs, puis chaque enfant assuré de près par un
adulte. Le sentier est balisé, et même s’il faut mettre un peu les
mains, sans grande difficulté. La partie la plus délicate est en peu
plus bas, au sortir de la zone rocheuse, car le chemin est alors tracé
dans des éboulis et il faut rester vigilant. J’étais venue en
reconnaissance la veille avec une amie, et je savais que ce passage ne
durait que sur quelques mètres.
Nous voici maintenant tous sur la crête
qui va nous conduire en haut du pic d’Orrhy, le premier sommet
dépassant 2000m depuis la côte atlantique. On fait une petite pause,
bien méritée, et qui nous permet d’admirer les nombreux vautours fauves
qui nichent dans le secteur.

Puis
nous repartons pour 300m sur un sentier qui monte régulièrement et ne
présente plus aucune difficulté technique. Lorsque j’arrive au sommet,
je vois monter derrière moi Hervé, portant Capucine sur son sac à dos,
et tirant son fils Jean, 9 ans, qui trouve très amusant de s’accrocher
au sac de son père… et tout cela avec le sourire !
Nous profitons de la vue magnifique sur les vallées françaises et
espagnoles ; nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls ! Et après la
traditionnelle photo de groupe, nous entamons une descente, assez raide
au départ puis plus douce.
C’est l’heure où les enfants commencent à avoir faim, et à demander
toutes les 5 minutes quelle heure il est et quand est-ce que l’on
s’arrête… Heureusement, nous trouvons bientôt un endroit suffisamment
plat pour accueillir tout notre groupe, et lorsque les chips circulent,
tout le monde retrouve le sourire même Amélie qui vient de faire une
petite chute sans gravité.
Des nuages commencent à bourgeonner çà et là lorsque nous repartons
vers le port de Larrau. De là pour aller aux cabanes d’Ardané, il y a
deux options : suivre la piste carrossable qui y mène, ou bien passer
par les crêtes à peu près jusqu’à les surplomber.
Il nous paraît plus raisonnable pour Capucine, accompagnée de son papa,
de prendre la piste. Les autres enfants viennent tous par le sentier.
Ils ne le regretteront pas : au moment du goûter, Hervé, qui est
entomologiste, leur fera manger des œufs de fourmis, ce qui
restera un des moments forts de cette journée…
En attendant les nuages s’amoncellent côté espagnol, et nous pressons
le pas. A plusieurs endroits, nous avons la possibilité de rejoindre la
piste que nous voyons en contrebas, mais le vent joue en notre faveur
en contenant le mauvais temps sur le versant sud, donc nous restons sur
la crête le plus longtemps possible ; un berger nous a d’ailleurs
assuré que l’orage n’éclaterait pas avant 18 heures.
Je suis quand même rassurée lorsque nous arrivons à la borne frontière
242 qui marque le début de la descente sur les cabanes d’Ardané ; elle
se fait hors sentier, sur des pentes herbeuses, que nous sommes
contents de faire en descendant et non en montant…
Nous arrivons au refuge non gardé d’Ardané avec les premières gouttes
de pluie, un peu avant Capucine et son papa que nous voyons arriver sur
la piste. La cabane est déjà occupée par 7 randonneurs, qui
commencent à se serrer pour nous faire un peu de place. Pendant ce
temps, Thomas et Daniel vont discuter avec le berger qui habite à
quelques dizaines de mètres et nous propose de venir passer la nuit
chez lui. Nous acceptons avec grand plaisir, cela nous évitera de
monter les tentes. Nous ne regretterons pas notre choix : après le
repas du soir, il nous propose de venir avec lui pour « coucher ses
moutons ». Malgré leur fatigue, tous les enfants seront de l’aventure,
et rajouteront 200 ou 300m de dénivelé pour aller tout en haut de la
montagne voir le troupeau de brebis s’installer pour la nuit.

Jour 2 :
Départ un peu laborieux : les enfants
prennent leur petit déjeuner sans grand enthousiasme devant la cabane
du berger, qui est parti dès l’aube pour voir son troupeau.
Nous nous mettons en route vers 7
heures, et aujourd’hui, c’est Lucie, 10 ans, qui accuse un peu de
fatigue et traîne à l’arrière avec son papa. Nous les attendons au
premier col de la journée, le col d’Uthu, où nous passons en Espagne.
Nous retrouvons la frontière au port de Bellay où nous avons un doute
sur l’itinéraire : le topoguide indique qu’il faut revenir sur le
versant nord, mais un sentier assez bien tracé nous incite à continuer
sur le flanc sud.
Daniel et moi partons en reconnaissance
chacun d’un côté, tandis que le reste du groupe se repose. Après
confrontation de nos itinéraires, nous décidons de suivre les conseils
de G. Véron et retournons donc en France ; le sentier est en légère
traversée descendante, avant de remonter assez franchement vers un col
que l’on croit tout d’abord être le port de Bimbaleta ; mais les
altimètres et un examen plus attentif de la carte nous montrent notre
erreur. En tout cas, il est clair que nous avons fait le bon
choix en ce qui concerne l’itinéraire : le versant sud est à cet
endroit très abrupt, sans passage visible au milieu des barres. On a un
peu de mal à faire repartir les enfants : ils ont trouvé un troupeau de
chevaux qu’ils essayent d’apprivoiser.
Avant le col d’Ourdayé, très belle vue
sur les gorges de Kakouéta. Il y a ensuite une longue traversée
tranquille à flanc, où même la petite Capucine peut marcher. Après le
pique-nique en dessous du col Errayzéko commence la partie la
moins amusante de la journée, puisque nous devons suivre la route
goudronnée. Le bitume réfléchit la chaleur, et nous trouvons tous
pénible d’avancer, même si les paysages karstiques qui nous entourent
sont de toute beauté. Heureusement, une voiture s’arrête pour prendre
Capucine et ses parents. Les autres enfants continuent vaillamment, on
arrive de temps en temps à couper quelques virages de la route, ce qui
nous repose un peu les pieds. Peu après le col de la Pierre Saint
Martin, le GR part à travers les pistes de la station de ski, et nous
quittons avec plaisir le bitume. Il est
temps d’arriver : les cumulus commencent à devenir menaçants. Mais tout
se passe bien et nous atteignons le gîte bien avant que ne tombent les
premières gouttes de pluie.